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Soins palliatifs et accompagnement à la fin de vie

7 juin 2022
Soins palliatifs et accompagnement à la fin de vie

La prise en charge palliative et les conditions de la fin de vie

Le vieillissement de la population française, l’accroissement des maladies chroniques et de la polymorbidité, impactent directement la prise en charge palliative et les conditions de la fin de vie.

En France, il y a 600 000 décès par an[1]. 53% des décès surviennent à l’hôpital, 24% au domicile personnel et 13% en EHPAD/maisons de retraites[2] dans un contexte d’offre palliative encore hétérogène selon les territoires et encore trop clivée entre l’hôpital et l’ambulatoire.

En dépit des efforts engagés durant les quatre plans successivement conduits depuis 1999, trois tendances fortes persistent :

  1. Des obstacles culturels, sociétaux, au développement de la culture palliative. Un sondage CNSPFV-BVA portant sur des personnes de plus de 50 ans (février 2021), indique que :
  • Les connaissances sur l’existence des dispositifs de la loi de 2016 sont :
    • pour les directives anticipées : 48%,
    • pour la désignation de la personne de confiance : 72%,
    • pour la sédation profonde et continue jusqu’au décès : 53%.
  • Les connaissances sur les modalités d’application sont :
    • pour les directives anticipées : 30%,
    • pour la personne de confiance : 60%,
    • pour la sédation profonde et continue jusqu’au décès : 36%.

D’autre part 18% des français de plus de 50 ans seulement, disent avoir rédigé leurs directives anticipées[3] en 2021. Ils étaient 13% en 2019[4] ,11% en 2018[5] contre seulement 2,5% en 2010[6].

  1. L’augmentation des situations complexes en soins palliatifs liée à l’allongement des parcours de fin de vie, dans un contexte d’appropriation de la démarche palliative hétérogène (formations à développer, structures à mieux répartir sur les territoires).
  2. Le recours non-programmé aux urgences et considéré comme évitable. Il traduit des prises en charges trop tardives, non anticipées, l’absence de recours à des professionnels 24h/24, 7j/7, le manque de structures d’accueil adéquates[7].

C’est dans ce contexte qu’un nouveau plan national voit le jour.

LES OBJECTIFS DU PLAN NATIONAL 2021-2024

L’égalité d’accès aux soins palliatifs et l’anticipation pour les patients et les soignants sont au cœur des actions mobilisées.

Trois axes structurent sa feuille de route :

  • Favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie.
  • Conforter l’expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche.
  • Définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l’offre de soins palliatifs, en renforçant la coordination avec la médecine de ville et en garantissant l’accès à l’expertise.

Dix mesures phares y sont associées :

  1. Renforcement des équipes palliatives existantes et financement de structures palliatives complémentaires, dont le soutien de la filière palliative en outre-mer.
  2. Structuration et financement des équipes d’appui et de coordination de la prise en charge palliative et de l’accompagnement des patients, développement des articulations ville-hôpital-médicosocial, dans le contexte des nouvelles configurations territoriales.
  3. Financement d’astreintes de soins palliatifs pour garantir la mise en place de dispositifs de permanence territoriale assurés par des médecins spécialisés en soins palliatifs et articulés avec les autres dispositifs (dont les astreintes gériatriques, maladies rares, etc.), généralisation du financement d’astreintes des infirmiers de nuit en EHPAD.
  4. Réalisation de campagnes d’information sur les soins palliatifs et la fin de vie et avec le relai notamment, du portail du CNSPFV[8] « Parlons fin de vie ».
  5. Développement de l’offre de formation en direction des professionnels libéraux, des personnels hospitaliers, des personnels des ESMS, dont EHPAD, des professionnels du secteur sanitaire privé, des personnels des structures et établissements sociaux.
  6. Développement de l’accès aux pratiques sédatives à visée palliative à domicile et accompagnement de la mise à disposition du Midazolam en officines de ville (informations en direction des professionnels et des aidants intervenant auprès de la personne malade).
  7. Renouvellement du CNSPFV autour de missions recentrées.
  8. Financement de postes d’assistants spécialistes « médecine palliative ».
  9. Financement de postes d’enseignants hospitalo-universitaires de médecine palliative.
  10. Financement de la plateforme nationale de recherche sur la fin de vie ainsi que d’années-recherche en soins palliatifs.

Un nouveau plan, un nouvel élan, de nouvelles demandes de soins au plus proche des besoins, de nouvelles compétences attendues pour les professionnels.

Et de nouvelles offres de formation pour vous et sur-mesure, en présentiel, à distance, en Formation en Situation de Travail (FEST)

SOINS PALLIATIFS ET FIN DE VIE

 


[1] INSEE, chiffres 2019.
[2] Données INSEE 2018, citées dans « Atlas des soins palliatifs et de la fin de vie », CNSPFV, 2ème édition, 2020.
[3] Au sens de l’art. L1111-11 à 12 CSP
[4] CNSPFV, Étude réalisée par l’Institut BVA auprès d’un échantillon de Français âgés de 50 ans et plus interrogés par téléphone du 29 avril au 7 mai 2019.
[5] CNSPFV, Sondage BVA, février 2018.
[6] « Étude INED parmi les personnes décédées en 2010 », Population et Sociétés, n°494, novembre 2012.
[7] « Les soins palliatifs et la fin de vie à domicile », rapport IGAS janvier 2017.
[8] Le centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) a été créé en 2016 (décret n°2016-5 du 5 janvier 2016 modifié portant création du centre national des soins palliatifs et de la fin de vie) auprès du ministre chargé de la santé pour être le centre national de référence sur les thématiques des soins palliatifs et de la fin de vie. Il a pour missions d’améliorer les connaissances sur les soins palliatifs et de contribuer à diffuser les dispositifs créés par la loi en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie.
Auteur : Nadine ESNAULT – Responsable du domaine Soins Palliatifs au GRIEPS

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