Formateurs en santé : l’IA est pour vous !

Former, évaluer avec les IA génératives

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On a tous une réaction pour ne pas dire un avis vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle (IA). Passé le déferlement de réactions vives et épidermiques suscitées par le sujet de l’IA, les formateurs/trices se trouvent désormais face à un défi crucial : comment intégrer cette technologie révolutionnaire de manière judicieuse et efficace dans les pratiques pédagogiques ? Ainsi, la question n’est plus tant de savoir si l’Intelligence Artificielle doit être utilisée en formation, mais plutôt comment l’utiliser de manière intelligente et éthique pour enrichir l’expérience d’apprentissage et préparer au mieux les apprenants à un usage pertinent.

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L’IA générative : de quoi parlons-nous ?

Ce que dit l’Intelligence Artificielle d’elle-même : « L’IA générative est une branche de l’Intelligence Artificielle qui se concentre sur la création de contenu original, tel que des images, des textes, de la musique ou même des vidéos, en s’appuyant sur des modèles existants. Contrairement à d’autres formes d’IA qui analysent et interprètent des données pour prendre des décisions ou résoudre des problèmes, l’Intelligence Artificielle générative cherche à produire de nouvelles données en s’inspirant de celles qu’elle a déjà analysées. Elle utilise souvent des réseaux de neurones artificiels pour générer des sorties qui imitent le style et la structure des données d’entrée. »

Le ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques dans son article[1] convoque une sélection d’experts qui tentent de définir l’IA. Ils y croisent la notion d’intelligence « L’Intelligence Artificielle prenant des décisions relevant d’une certaine forme d’intelligence » (S. D’Ascoli), alors que d’autres auteurs préfèreraient le terme « d’intelligence augmentée, qui aide les êtres intelligents à avoir plus de capacités et à être meilleurs dans des domaines spécifiques » (L. Julia). Une nouvelle définition d’experts en 2023 évoque [… un système basé sur des machines qui, pour des objectifs implicites ou explicites qu’il reçoit va générer des contenus, décisions, recommandations…].

Formateurs en santé : l’IA est pour vous

Pensez-vous que les étudiants aussi connectés soient-ils, maîtrisent l’Intelligence Artificielle générative ? pas si sûr ! Notre rôle en tant que formateur/trice est crucial dans l’éducation à l’usage intelligent !

Au programme du 1^er jour 

• Vous parcourrez l’histoire des IA et notamment des Intelligences Artificielles génératives[2], de leur impact sur l’évolution des métiers de formateurs, ainsi que des pièges éthiques à éviter.
• Ensuite, vous vous entraînerez à l’art du prompt, c’est-à-dire de la commande précise et successive à l’Intelligence Artificielle dans un étonnant dialogue entre vous et la machine, jusqu’à ce que le rendu convienne à votre propre intelligence.
• Vous vous essayerez à concevoir des programmes de formation : de l’intention pédagogique aux indicateurs d’évaluation de votre formation. L’IA vous étonnera par sa force de créativité pour votre recherche d’activités pédagogiques en mode inductif : activité pour collecter des représentations initiales sur un sujet, pour trouver des illustrations histoires, témoignages pour introduire un thème et engager cognitivement les étudiants dès le début du cours.

2 avantages forts des IA 

1. Personnalisation de l’apprentissage. Les Intelligences Artificielles peuvent créer des parcours d’apprentissage personnalisés. En prenant en compte la courbe de l’oubli et de la rétention en mémoire[3], elles offrent une évaluation plus précise et personnalisée, garantissant un apprentissage optimal et durable. L’évaluation continue adaptative collecte des « traces d’apprentissage » via des questionnaires, des interactions avec le logiciel…, et le système va modifier son fonctionnement par l’analyse des performances des apprenants, (notamment à travers la sélection de contenus) pour essayer de s’adapter à leurs besoins, proposant, des répétitions de contenus. La rétroaction instantanée, qu’elle soit sur les réponses correctes ou sur des erreurs, s’inscrit en parfaite harmonie avec les recommandations des neurosciences cognitives. Ce principe d’adaptation se vit le plus souvent de façon ludique en mode individuel ou collectif (jeu pédagogique avec la machine) ce qui limite, voire évite le découragement ou la lassitude – car la machine ne juge pas !
2. Gain de temps pour le formateur et co-construction. Adieu l’angoisse de la page blanche lors de la recherche d’idées d’un synopsis de formation, d’activités pédagogiques, de création de QCM, ou d’élaboration d’évaluations multimodales ! De plus, les IA facilitent la gestion des tâches administratives, libérant ainsi les formateurs pour qu’ils puissent se concentrer davantage sur d’autres essentiels.

2 points de vigilance à surveiller vis-à-vis des apprenants

1. La recherche systématique et première dans les différents outils d’Intelligence Artificielle sans passer tout d’abord par une réflexion autonome et approfondie : Cécile Dejoux[4] évoque un « rétrécissement à réfléchir ». En favorisant un rapport intelligent entre l’utilisation des IA et la réflexion personnelle, le formateur prépare les apprenants à maximiser les avantages des technologies tout en entraînant et en préservant leur capacité à penser de manière indépendante et devenir des « praticiens réflexifs »[5].
2.  Le renforcement des inégalités éducatives. Il convient d’imaginer la mise en œuvre de l’utilisation des Intelligences Artificielles de manière éthique et inclusive : questionnement réflexif, fiabilité, viabilité des recherches, esprit critique, éducation et formation à la qualité de la commande à l’IA (prompt)… Il s’agit de guider les étudiants à exploiter les avantages de l’Intelligence Artificielle de manière éclairée, tout en conservant une approche proactive et réfléchie, où l’humain reste maître de la commande cognitive.

Au programme du 2^ème jour 

Comment guider tout travail écrit d’analyse : Analyse de Pratique Professionnelle, analyse de situation clinique et guidance de travail de recherche ?

Exprimer sa pensée peut s’avérer une tâche complexe pour les apprenants.

Nous observons une tendance à la réduction du vocabulaire, à la sous-utilisation des connecteurs logiques permettant un développement de parties (introduction, énumération, liaison, opposition, explication, illustration). Dans le cadre d’une pédagogie démonstrative et explicite, l’IA générative présente des exemples de raisonnements qui dépassent les schémas auxquels notre pensée n’aurait pas eu accès naturellement. Encourager les apprenants à développer leur expression écrite avec la richesse lexicale de l’Intelligence Artificielle est un atout qui peut rendre tout travail écrit passionnant et plus accessible, offrant même la possibilité de découvrir des capacités à exprimer sa pensée jusqu’ici non-visible !

Conclusion

• L’IA générative est un outil pédagogique puissant dont l’utilisation judicieuse est à inventer. Formateurs, formatrices, nous sommes tous des chercheurs et des chercheuses !
• En participant à cette formation, nous élaborons un nouveau paradigme de réflexion.
• Inscrivez-vous à notre offre. Elle est conduite par un formateur-documentaliste aguerri à la guidance de mémoire et aux outils numériques.

[1] DNE-TN3. (2024). Les systèmes d’intelligence artificielle dite générative. EduNum thématique, 21, https://eduscol.education.fr/2472/lettres-edunum-thematiques-et-1er-degre, page 6

[2]  idem

[3] Ebbinghaus H. (1885), De la mémoire

[4] Dejoux C. (2023), Peut-on encore manager sans IA générative ?, Harvard Business Review, https://www.hbrfrance.fr/management/peut-on-encore-manager-sans-ia-generative-60346

[5] Schön D.-A. (1994) Le Praticien Réflexif. A la recherche du savoir caché dans l’agir professionnel, Logiques Editions