Qualité de vie au travail : être soignant et être épanoui

Une des réponses possibles : retrouver les fondamentaux du pourquoi nous sommes là, présent chaque jour auprès des patients, répondre aux besoins de tous, tout en adoptant une attitude autonomisante valorisant leurs qualités et leurs compétences pour faire face à la maladie et au handicap.

Les fondamentaux concernent tout autant le sens donné au travail que la nécessité de faire un pas de recul et prendre soin de soi.

Les outils à disposition pour ce faire sont ceux de la qualité de vie au travail mais aussi la psychologie positive. Loin d’être des concepts éloignés du terrain et du quotidien, il s’agit au contraire d’outils pertinents qui peuvent faciliter notre vie et nous permettre de changer de regard sur nous-même et sur notre travail.

Avoir une réflexion sur son équilibre alimentaire, sur la reconnaissance et l’appréciation positive de son apparence, de l’image que nous souhaitons renvoyer de nous-même ; réfléchir notre qualité de sommeil, nos manières de pratiquer un sport, une activité physiquement stimulante, sont autant d’éléments qui viennent nourrir une image positive de soi en phase avec ses propres besoins.

Depuis une quinzaine d’années, la psychologie positive a permis de nourrir cette amélioration de la qualité de vie au travail par le développement d’outils permettant de travailler les émotions positives, les relations interpersonnelles, la réussite, l’attention à l’instant présent (pleine conscience), les expériences optimales permettant concentration énergique, pleine implication et plaisir !

Au niveau des relations interpersonnelles, par exemple, des études portant sur la gentillesse, la coopération, la gratitude, la reconnaissance, mettent en évidence que ces dernières sont bénéfiques tant pour notre bonheur que pour notre santé. Comment les favoriser, les entretenir au sein d’une équipe, devient un enjeu stimulant au niveau relationnel.

Vivre des émotions qualifiées de positives parce qu’agréables comme la joie, l’intérêt, la fierté, le rire, modifie notre perception de l’environnement en élargissant notre champ d’attention, et améliore nos prises de décision vers plus d’efficacité professionnelle. Les émotions positives améliorent notre confiance, notre capacité à trouver de meilleures solutions en situation de négociation et notre créativité. Savoir identifier et s’imprégner de ce qui est bon, créer une spirale positive tant individuelle que collective : À nous de jouer !

Arriver à se plonger pleinement dans les tâches à accomplir, quand les données nous indiquent que nous passons près de la moitié du temps à penser à autre chose que ce que nous faisons (Killingsworth, 2010), est en enjeu crucial tant pour la qualité des actions des professionnels que pour leur bien-être.

Les recherches démontrent les effets particulièrement bénéfiques de la méditation sur la santé et le bien-être des personnes qui la pratiquent et nous amènent à en considérer la pertinence d’une intégration en milieu hospitalier. Il existe des pratiques plus ou moins formelles facilement intégrables aux routines des professionnels.

Information sans doute pertinente pour les encadrants : les actions à l’engagement professionnel optimal, sont facilitées par la définition d’objectifs clairs à chaque étape des soins, un retour immédiat sur son action et un équilibre entre les défis/difficultés et les compétences.

Les données et outils sur ces thématiques sont nombreux et en plein développement. Qui pense que le bien-être des patients passe par celui des soignants sera convié à s’y intéresser de près… C’est ce chemin que nous invitent à emprunter la psychologie positive et la méditation en pleine conscience qui permettent de retrouver sens et plaisir au travail au bénéfice du plus grand nombre.