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Raisonnement clinique : agir dans l’incertitude des parcours de soins

5 juin 2012
Raisonnement clinique : agir dans l’incertitude des parcours de soins

Savoir agir, c’est utiliser le raisonnement clinique pour aboutir à un projet de soins. Cela nécessite de mobiliser des théories (savoirs) et des réalisations concrètes (expériences). La difficulté à organiser du tutorat pour les nouveaux professionnels ajoute de l’incertitude aux pratiques. En effet, le transfert d’expériences ne se réalise pas ou peu, ce qui pénalise l’émergence de cadres pour structurer la pensée et mobiliser des connaissances pertinentes. L’augmentation du nombre de patients dont s’occupe un infirmier ajoute aussi aux risques inhérents à l’action.

Le développement de l’utilisation du raisonnement clinique comme méthode amplifie l’efficacité de la prise en charge du patient tout en limitant l’incertitude dans les pratiques. Le patient est alors au centre de la prise en charge, les consensus d’équipe rapides, les raisonnements collectifs coordonnés et les connaissances transférées dans la pratique de soins.

Le raisonnement clinique est souvent implicite pour les infirmiers. A ce titre, il n’est pas toujours partagé et les transmissions écrites témoignent insuffisamment de ce raisonnement. L’étude de ce processus et la métacognition (penser la pensée) permettent de mieux comprendre les enjeux pour les sciences infirmières et contribuent à l’évolution de la pratique en soins infirmiers.

Le raisonnement clinique nécessite de solides connaissances en sciences médicales, sciences humaines et sciences infirmières, une organisation de ces connaissances en réseau et un savoir-faire pour le recueil d’information. Cela repose sur une relation de confiance, l’observation et l’entretien. Le raisonnement clinique nécessite également de savoir sélectionner et organiser les données qui sont transformées en connaissances sous forme de réseau sémantique et prennent un sens professionnel. Réaliser ces opérations mentales requiert un niveau d’abstraction élevé qui est d’autant plus rapide que le soignant a déjà été confronté à une situation similaire. Le raisonnement clinique requiert également :

  • une vision globale de la situation,
  • une capacité à identifier et prioriser les problèmes de santé,
  • la connaissance des antécédents pour anticiper les complications et une élaboration du discours pour présenter la situation la plus explicite possible au médecin et aux autres acteurs du soin.

L’amélioration des performances des soignants en raisonnement clinique nécessite un développement et une consolidation des savoirs pour accroïtre la santé et le bien-être des populations. Cela passe par :

  • la construction des connaissances à partir du socle de base,
  • une analyse réflexive afin de penser sa pratique puis de penser sa pensée (métacognition),
  • de l’entraînement : c’est la pratique qui fait l’expert,
  • des représentations mentales et reconnaissances des formes,
  • une visibilité du raisonnement lors des transmissions orales et écrites,
  • une participation à la structuration des connaissances en réseau,
  • une mise en évidence des bénéfices auprès de la population soignée.

C’est dans ce sens que le GRIEPS et ses formateurs-consultants, forts de leur longue expérience dans ce domaine, se sont positionnés dans le développement d’un programme de formation certifiant en raisonnement clinique.

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