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SANTÉ et FORMATION : une responsabilité partagée de solidarité et d’innovation face à des enjeux communs

6 mai 2018
SANTÉ et FORMATION : une responsabilité partagée de solidarité et d’innovation face à des enjeux communs

Tous deux sont en effet traversés par des réformes fréquentes et conséquentes et le plus souvent convergentes dans leurs finalités. Les transformations attendues, les pertes de repères occasionnées remettent en cause leurs fonctionnements et leur organisation ainsi que les métiers, et les conduisent à s’interroger sur leurs missions et à revoir leur positionnement.

Ces réformes sont parfois spécifiques à chaque secteur (HPST, Loi de santé…), mais le plus souvent des rapprochements et des passerelles s’imposent de fait (compétence du GHT en matière de formation, réformes de la formation professionnelle, certification, DPC…) sur des problématiques autour du consommateur et de la performance de la prestation, de la mixité des financements sur lesquels ils reposent et de leur bon emploi. Chacun doit également se défendre, malgré la nécessaire recherche de viabilité de leur modèle économique, d’une approche commerciale et mercantile de leur activité, alors même qu’au travers de la labellisation des programmes de formation ou des prestations de santé c’est la volonté de maîtrise et d’économie qui s’exerce. 

L’évolution des représentations des consommateurs est particulièrement significative. Initiée par un droit militant d’accès à un service, qui plus est « offert », une approche plus consumériste, mais aussi parfois partenariale, s’est installée, pour en arriver aujourd’hui, pour des raisons budgétaires mais aussi d’efficacité, à plus de sélectivité, de « tri », de choix. Se pose alors la question de concilier qualité de service, au bénéfice de la collectivité et de l’individu, accessibilité, équité et réponse aux plus démunis.

Au-delà d’un questionnement, que l’on pourrait croire dépassé, autour de l’obligation de moyens ou celle de résultats, la légitimation du bon usage des fonds publics passe effectivement par la preuve de leur efficacité, essentiellement sur le plan des résultats mais aussi des ressources (efficience).

Une des réponses est l’évaluation régulière des impacts, voire des transformations attendues, alors même que les prestations sont de plus en plus complexes et qu’il sera nécessaire pour cela d’identifier des indicateurs qui font état non seulement de cette complexité mais aussi de sa dimension humaine.

Cet enjeu d’évaluation et de légitimité est garanti pour la clinique, comme pour la didactique, par des fondements théoriques, des démarches scientifiques et de recherche qui interpellent chez les professionnels des réflexions sur l’identité, la posture et l’éthique et les conduisent à l’analyse de leurs pratiques professionnelles.  

L’un comme l’autre ont cependant su intégrer mais aussi dépasser une approche basée sur la science, la preuve, les méthodes et les process, pour prendre en compte une part d’humanisme.

Mais aujourd’hui, parmi tous les développements technologiques dont bénéficient le secteur de la santé, celui du numérique et du digital va ouvrir des portes de changements dont on ne peut encore évaluer l’étendue des impacts. Dans une moindre mesure peut-être, la formation va se confronter au même potentiel mais également aux mêmes mutations. Ainsi, tout en étant un facteur d’optimisation et d’accessibilité des prestations au plus grand nombre il est nécessaire de se préserver de la déshumanisation des échanges que cela pourrait instaurer.

À la croisée de la clinique et de la pédagogie, l’éducation thérapeutique du patient synthétise les enjeux d’une approche scientifique, systémique, transdisciplinaire et humaniste. Elle partage, avec la formation, des finalités communes, d’acquisition de compétences, d’autonomisation et d’individualisation traduites dans un projet avec, et centré sur, la personne qui valorise la place des sciences humaines.

Cette proximité se traduit de façon encore plus évidente par exemple lorsque des patients choisissent de devenir eux-mêmes formateurs ou lorsque le champ des neurosciences vient enrichir les modèles de formation.

Face à ces transformations une question nous réunit et sur laquelle la complémentarité s’exprime naturellement : « Quels métiers… pour quelles missions ? ». Quelles exigences nouvelles mais permanentes de connaissances et de compétences, faut-il en effet envisager demain pour prendre en compte la complexité des missions que doivent exercer les professionnels de santé et qui devront être intégrées par les personnes qui les forment ?

De plus, au défi des compétences s’ajoute celui de la fidélisation et même de l’employabilité compte-tenu de l’évolution rapide, profonde et inéluctable des métiers.

Dans ces vastes chantiers qui nous attendent l’heure sera certainement à la mise en place de partenariats et de stratégies gagnant-gagnant et de soutien afin que notre système soit performant tout en restant solidaire.

Ainsi ces 2 secteurs d’activité gagneraient à penser davantage en commun des dispositifs dans une approche systémique et partenariale et à s’ouvrir ensemble à l’émergence et la diffusion de pratiques innovantes.

L’éthique de notre profession, la conception de nos missions et l’ADN de notre entreprise nous conduisent à formuler ce vœu et à prendre place avec vous en tant qu’acteur de cette refondation durable des relations et collaborations. 

Auteur : Véronique BELLIARD

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