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Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) 3ème génération : vers un nouveau paradigme dans la relation d’aide ?

14 janvier 2015
Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) 3ème génération : vers un nouveau paradigme dans la relation d’aide ?
Les Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) ont connu 3 vagues successives de développement :
  • une 1ère comportementale (1950-1980) : « Agissons sur les comportements et la vie changera »,
  • une 2ème cognitive (1980-1990) : « Agissons sur les pensées et la vie changera »,
  • une 3ème, enfin, « émotionnelle », acceptation et pleine conscience (1990-nos jours) : « Si nous ne pouvons contrôler l’océan de nos pensées, émotions et souffrances intérieures, apprenons à en surfer les vagues, sans y résister ni nous laisser emporter. » (Schoendorff, 2009).
Fondée sur l’acceptation de son vécu, de ses émotions, sur la méditation et la pleine conscience, la 3ème vague des Thérapies Cognitives et Comportementales représente une nouvelle voie pour se sentir à la fois plus libre et lié aux autres.
Dans ces nouvelles approches de Thérapies Cognitives basées sur l’acceptation et la pleine conscience, l’accent est davantage mis sur l’acceptation sans jugement des émotions et des pensées plutôt que sur leur modification.
« Les approches thérapeutiques en question, tendent à la construction de répertoires comportementaux d’une extension, d’une flexibilité et d’une efficacité accrues, plutôt qu’à l’élimination de problèmes définis de manière étroite et elles soulignent que les questions sur lesquelles elles se penchent concernent autant les cliniciens que leurs clients. » (Hayes 2004)
Quelles sont les principales caractéristiques de cette 3ème vague ?
  • La fonction du symptôme plus que sa forme est étudiée dans son contexte d’apparition.
  • Le thérapeute ne cherche pas à agir directement sur les symptômes par des stratégies de changement. Il tente davantage de changer la relation du patient face à ses symptômes.
  • La notion d’acceptation est centrale. L’acceptation consiste ici à s’exposer activement aux pensées, émotions et sensations vécues, tout en prévenant les réponses d’évitement et en accueillant ces phénomènes tels qu’ils sont, sans jugement.
  • La pleine conscience est une des méthodes facilitant ce processus de mise à distance de ses propres pensées. Elle permet de développer une conscience métacognitive chez l’individu, l’entraînant à adopter une position contemplative face à l’émergence de ses phénomènes cognitifs. La pleine conscience consiste principalement à centrer son attention sur un objet (le plus souvent sur la respiration) et à prendre conscience des pensées, sensations et émotions qui surgissent dans le moment, et ce, avec une attention particulière (spontanée, ouverte et sans jugement), en prenant soin de ramener l’attention constamment à l’objet de centration lorsque l’esprit vagabonde. (Segal et al., 2006)
Les principales approches contextuelles de la 3ème vague sont :
  • la thérapie dialectique comportementale (Linehan, 2000),
  • la thérapie des schémas de Young (2005),
  • la thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and Commitment Therapy, ACT) (Hayes, Strosahl et Wilson, 1999),
  • la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (Segal, Teasdale et Williams, 2006).
Issue de la tradition bouddhiste, la pleine conscience (mindfullness), a été ré-explorée à la lumière de la psychologie et de la médecine pour l’intégrer dans une optique psychothérapeutique qui peut se concrétiser par des exercices formels de stimulation de la pleine conscience (méditation) ou des exercices plus informels (comme marcher ou manger en pleine conscience) ou tout autre activité réalisée dans cet état d’esprit. Le développement d’accompagnements thérapeutiques basés sur la pleine conscience, comme l’approche MBSR (Mindfullness Based Stress Reduction) de Kabat Zinn (1990) ou MBCT (Mindfullness Based Cognitive Therapy) de Seagal et Al. (2006), a donné lieu à un certain nombre de recherches montrant des effets positifs sur la santé physique et psychique (Berghmans et al., 2010).
La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) met l’accent sur la pleine conscience, l’acceptation et le changement comportemental, en accord avec les valeurs profondes de l’individu. Elle vise à entraîner l’accueil de ses ressentis et pensées inconfortables (considérées comme inhérentes à l’expérience humaine) tels qu’ils sont, afin de permettre au patient d’agir comme il le voudrait dans les différents contextes de sa vie (flexibilité psychologique) : poursuivre le chemin de vie en direction de ce qui est important, même en présence d’obstacles intérieurs et extérieurs.
Avec ces approches, nous n’aidons pas forcément le patient à lutter contre ses symptômes, mais à vivre avec, pleinement conscient de ce qui se passe en lui, et engagé dans des actions ayant un sens profond pour lui (ses valeurs.

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